#Humeurdujour : Hakuna Matata !!
Tout à l'heure, en faisant un peu de rangement dans ma chambre (oui ça m'arrive, pas souvent… Mais ça m'arrive) je suis tombé sur une vieille lettre, qui date, on peut le dire, de quelques années maintenant. Une lettre que j'avais écrite autrefois pour un ancien grand amour et que je n'ai jamais envoyé. Cette lettre je l'ai relu, et je ne sais pas si c'est à tort ou à raison, mais est remonté à la surface tout un tas de sentiments et d'impression que je pensais avoir enfouie bien en dessous des sédiments du temps qui passe et de plusieurs couches de roches, de terre que l'oubli est censé produire. Voilà donc que je retrouve des choses que je croyais mortes et enterrées, mais qui (je l'apprends aujourd'hui) ne le sont jamais vraiment. Paye ta Lettre-Zombie !!
C'est qu'elle est émouvante cette lettre. Et je revois le " presque moi " de l'époque, qui écrivait ces mots. Je me trouve à la fois pathétique et à la fois courageux.
Pathétique, parce que comme dans toute lettre d'amour, il y a ces grands serments dont on apprend toujours plus tard qu'ils ont été vains, creux, désespéré et de fait désespérant.
Courageux, car il faut du courage à quelques hommes que nous sommes, pour écrire et donc admettre tous les sentiments que nous ressentons.
Considérons aussi le fait que je n'ai jamais pu envoyer cette lettre, ce qui pourrait être pris pour une forme de lâcheté, m'est apparu soudain comme quelque chose de plus subtile. Cette lettre au fond, c'est une thérapie.Si je l'avais adressé, elle n'aurait servi à rien ; à quoi bon, aucune lettre n'a jamais retenu aucune femme, soyons réalistes, elle m'aurait quitté quand même. Là-dessus je n'ai aucun regret. Je me rends compte que la lettre avait un autre destinataire : moi-même, ce moi-même de maintenant qui la relie un an et demi plus tard.
Je n'y apprends rien de nouveau, ces mots sont bien les miens, l'écriture est bien la mienne, et pourtant je ne me reconnais pas. J'ai changé. Je ne fais juste, aujourd'hui, que comprendre le motif de cette lettre, c'est bien une façon de dire au revoir, une façon de mieux appréhender l'inconcevable vérité d'alors : La fin d'une histoire (sans comprendre que c'était le début d'une autre)
D'une façon plus générale, je me mets à penser à toutes ces lettres que l'on écrit et que l'on envoie jamais, toutes ces lettres que l'on écrit avant tout pour nous-même. Est-ce là une façon d'appréhender nos craintes, nos angoisses ? Est-ce là une façon de figer le monde qui nous entoure ? Pourquoi ressentons-nous le besoin de mettre noir sur blanc nos vœux pieux, nos petits mensonges et nos grandes vérités ?
Pour revenir sur cette lettre, et conclure, moi qui croyais ne soulever que les cendres d'un amour déjà lointain, je ne m'attendais pas à faire jaillir et virevolter quelques braises encore toutes chaudes. Mais le temps d'une lecture, en retouchant le sol, elles se sont éteintes d'elles-mêmes. Et c'est sans doute là tous les bienfaits de cette lettre.
La nuit, tous les chats sont cuits ...
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